
J’irai couper l’herbe sous les pieds de la mort,
J’irai faucher le froid des lèvres endormies
Au long de châteaux forts,
De sourires assoupis,
J’irai casser le marbre en ces pierres à mémoires
J’irai chercher le souffle au creux de leur sommeil
Au long de tombes noires
Alignées sous le ciel,
En ces lits de bruyères emmêlés à mes rires,
En ces sorgues fleuries de jaunes chrysanthèmes
En ces drapés saphirs
Chargés de mes emblèmes,
J’irais là, moissonner le cœur des souvenirs
Jusqu’à gratter la vie, en extraire la veine,
Pour y boire à la source
Le sang de ces artères,
Puis j’irais diluer mes cris dans sa gorge d’Ours
Jusqu’à ce que s’y noie le sommeil des ténèbres,
Sous la rosée bénie
D’une claire fontaine,
Jusqu’à y puiser l’aube au chant infini,
J’irai au cours du jour cueillir ces Carpe-Diem !
Nataneli (texte d’avril 2022, publié dans la revue « La page noire de la plage blanche)
